Effets extra-pyramidaux toujours d’actualité

Article paru dans Neuropsychiatrie : Tendances et Débats 2008 ; 35.

L’exploitation des données récoltées par l’étude CATIE se poursuit. Rappelons que cette étude « naturaliste » indépendante (financée par l’Institut national de la santé mentale américain) s’est donnée pour objectif d’étudier l’apport des neuroleptiques de seconde génération en conditions d’utilisation courante. Son principal résultat a surpris tous les prescripteurs qui pensaient que les « nouveaux » neuroleptiques avaient définitivement supplanté leurs prédécesseurs (1). Les trois quarts des patients atteints de schizophrénie interrompent leur traitement neuroleptique, parce qu’ils le trouvent inefficaces ou qu’il induit trop d’effets secondaires, dans l’année et demie qui suit son instauration, et prendre un nouveau ou un vieux neuroleptique ne change rien à l’affaire. La soit disant meilleure tolérance des nouveaux neuroleptiques ne se traduit pas par un gain d’observance.

Une nouvelle publication des investigateurs approfondit maintenant la question de la tolérance extrapyramidale en conditions réelles des nouveaux neuroleptiques. En pratique la déception là-aussi est au rendez-vous. Aucune différence dans l’apparition ou la modification d’un parkinsonisme, de dystonies, d’une akathisie et de dyskinésies tardives entre nouveaux neuroleptiques (olanzapine, quétiapine, rispéridone et ziprasidone) et anciens (perphénazine en l’occurrence). La rispéridone se traduit même par une plus grande consommation de correcteurs antiparkinsoniens. On le savait, mais cette fois c’est clair (3).

(1) Lieberman JA, Stroup TS, McEvoy JP & coll. Effectiveness of Antipsychotic Drugs in Patients with Chronic Schizophrenia. N Engl J Med 2005 ; 353 : 1209-23.

(2) Miller BD, Caroff SN, Davis SM & coll. Extrapyramidal side-effetcs of antipsychotics in a randomised trial. Brit J Psychiatry 2008 ; 193 : 279-288.

(3) Une nouvelle classe de neuroleptiques : les atypiques-typiques. Neuropsychiatrie : Tendances et Débats 2000 ; 10 : 33-34 (www.neuropsychiatrie.fr).